On
dit souvent que les hommes et les femmes sont « par nature » :
douces / forts / discrètes / turbulents / réfléchies/ … choisissez un adjectif.
L’appartenance à l’un ou l’autre des deux genres nous place dans une
contingence qui modèle nos corps, nos désirs, nos émotions, nos choix de vie,
nos manières d’être. (…) c’est le
tribunal invisible et à jamais inaccessible dont parle Kafka, celui dont on ne
comprend pas les sentences, sous le poids desquelles il nous faut pourtant
vivre : ces sentences dont on ne sait pas pourquoi elles ont été rendues,
mais dont on découvre un jour qu’elles nous ont précédés et qu’elles nous
enveloppent, nous accompagnent, nous jugent, nous condamnent sans qu’il y ait
d’explications. La société comme verdict (Didier Eribon). Dès lors, comment
pouvons-nous nous penser différemment, en dehors des limites de la construction
sociale ?
Née
d’une commande pour le magazine LGBTQ Hétéroclite, cette série traverse de
manière ludique les questionnements et symboles liés à l’identité de genre et à
son expression. Avec ce projet, je
souhaitais prendre le contre-pied formel des « natures mortes », et
produire une série de « natures vivantes », pop et colorées. Contrairement
au reste de mon travail plutôt ancré dans le réel, j’ai choisi de travailler
ici la mise en scène. On retrouve dans
ces tableaux le désir caché, le genre interrogé, le corps découpé, osculté ou magnifié…