There is a light
that never goes out


15 tirages sérigraphiés
50x70 cm
Tirées à 30 exemplaires
2022
L’œil est arrivé en avance. Il a besoin de temps pour trouver le bon angle. Pour trouver le point stratégique d’où partent toutes les lignes. Il a l’habitude, mais chaque fois c’est une nouvelle quête. Il prend son travail au sérieux. Il n’y a rien de plus sérieux pour lui que ce moment précis où la matière devient formes et figures géométriques grâce au bon angle et à une certaine magie.

L’œil est arrivé en avance. Il a arpenté la fosse à la recherche de l’endroit. Ça s’appelle la fosse mais il n’y a plus rien de creusé, il n’y a plus de terre à fouiller, à retourner. Il n’y a plus d’orchestre caché, plus de musiciens à moitié ensevelis. Il ne reste qu’un vague contrebas de manteau de scène. Un léger repli. Un filet d’ombre dans laquelle l’œil va se glisser.
Extrait de La matière
par Elise Bonard
Texte écrit et performé à l’occasion du vernissage de l’exposition, septembre 2022 au Marché Gare


Je photographie les scènes musicales depuis de nombreuses années. Au coeur de l’épidémie de COVID, alors que tout était à l’arrêt, je me suis replongée dans mes archives. J’ai scruté dans les images ce qui nous lie à l’expérience du live et qui nous manquait tant. Une recherche dans laquelle j’ai prélevé des fragments, passé les détails au grand format. S’en dégageait alors une tout autre dimension, faisant place au sacré de l’instant perdu. L’ensemble apparaît comme autant d’images furtives qui transpercent la nuit et impriment de nouveaux souvenirs sur nos rétines. Ce que nous retenons d’un concert ne sera jamais une image figée. Mais il y a bien une chose dont on se souvient, c’est ce que la scène a fait de nous. Des êtres sublimés que cette série fait apparaître.
Cette série a initialement été pensée pour du tirage sérigraphique réalisé par mes soins. Un clin d’oeil à cette technique d’impression utilisée dans les scènes underground pour la diffusion des affiches de concerts.
Vues d’exposition :

Tirages :